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Le facteur eIF4E se révèle d’une nouvelle façon

Publié le 2 mai 2019

Cette découverte d’une équipe de chercheurs de l’IRIC pourrait bien faire son chemin jusque dans les manuels de biologie cellulaire. Le laboratoire de la chercheuse Katherine L.B. Borden a récemment publié une étude dans Cell Reports qui révèle un tout nouveau rôle pour le facteur eIF4E : celui de participer activement au clivage de l’extrémité terminale des ARN messagers pour accélérer leur conversion en protéine.

Avant de servir à produire une protéine, l’information contenue dans un gène transite d’abord par l’intermédiaire d’un ARN messager (ARNm). Une foule de protéines agissent comme des nourrices auprès de ces ARNm. Dès leur création dans le noyau, celles-ci les aident à gagner en maturité, sortir dudit noyau, pour les conduire jusqu’au ribosome où ils seront lus et traduits en protéines.

Le facteur eIF4E est l’une de ces protéines et aide environ 3 500 types différents d’ARNm à accélérer leur marche vers le ribosome.

Pour ce faire, le facteur eIF4E module la traduction des ARNm en s’attachant à leur coiffe, à l’extrémité de tête des ARNm. Il agit ensuite de trois façons pour accélérer le passage de l’information : en augmentant le taux de traduction de l’ARNm, en augmentant sa stabilité dans le cytoplasme, et en participant à son exportation du noyau. L’équipe de Katherine Borden a découvert un quatrième mécanisme, et ce, tout à fait par hasard.

Alors qu’ils étudiaient l’activité d’exportation des ARNm, l’équipe du laboratoire Borden a remarqué qu’eIF4E stimule la production de certaines des protéines qui participent au clivage des ARNm, une étape essentielle à la maturation des ARNm. Elle a aussi découvert qu’eIF4E lie directement la protéine CPSF3, l’enzyme responsable du clivage en 3’ des ARNm. Des essais de biologie moléculaire ont ensuite permis d’établir qu’eIF4E ne fait pas que lier les ARNm passivement lors des étapes de maturation des ARNm dans le noyau, mais participe plutôt activement au processus.

Comme eIF4E représente un oncogène, comprendre ses mécanismes d’action pourrait accélérer le développement de thérapies contre le cancer. La découverte de l’équipe de l’IRIC ajoute une couche d’information importante sur le rôle de cette protéine.

Par Martin Primeau

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Étude citée :

Nuclear eIF4E stimulates 3’-end cleavage of target RNAs. Cell Reports.
M R Davis, M Delaleau, KLB Borden

Cell reports