En ce mois de sensibilisation, focus sur certaines de nos chercheuses qui travaillent d’arrache-pied pour faire une différence en cancer du sein.
Entrevue avec Sylvie Mader – Étudier le cancer du sein : des motivations interreliées
L’équipe de Sylvie Mader, chercheuse principale à l’Unité de recherche en ciblage moléculaire dans le traitement du cancer du sein de l’IRIC, travaille à comprendre les causes de la diversité des sous-types de cancer du sein, à identifier de nouvelles cibles pour le développement de médicaments, et à comprendre les causes des résistances aux molécules utilisées pour traiter le cancer du sein.
« Ma décision de travailler sur le cancer du sein découle en partie de la progression logique de mes travaux de recherche depuis ma formation, mais aussi en raison du besoin de mieux traiter une maladie qui touche un nombre croissant de femmes et qui reste une cause de mortalité élevée malgré les progrès thérapeutiques. »
Eralda Kina : conjuguer la recherche et la clinique
Eralda Kina est oncologue de profession et étudiante au doctorat au sein du laboratoire de Claude Perreault, chercheur principal à l’Unité de recherche en immunobiologie de l’IRIC. L’équipe de Claude Perreault étudie les cellules qui régissent le fonctionnement du système immunitaire, que l’on appelle les « lymphocytes T », afin de comprendre et d’améliorer le fonctionnement du système immunitaire. L’objectif ultime de l’équipe est de développer des vaccins thérapeutiques contre le cancer.
À travers son parcours, Eralda a choisi d’orienter ses projets de recherche sur le cancer le plus répandu au monde : le cancer du sein. Concrètement, elle cherche à identifier des cibles à la surface des cellules tumorales qui permettront d’activer le système immunitaire.
« Notre système immunitaire est paralysé par le cancer. Il faut le sortir de son état de choc et lui donner les outils pour qu’il puisse le combattre », souligne-t-elle. « L’immunothérapie a le potentiel de transformer des cancers non curatifs et généralisés en cancer bien contrôlés et même curatifs! »
Entrevue avec Geneviève Deblois – Cap sur le cancer du sein
L’équipe de Geneviève Deblois, chercheuse principale à l’Unité de recherche des mécanismes épigénétiques et métabolisme du cancer de l’IRIC, étudie un sous-type particulièrement agressif de cancer du sein, appelé triple négatif, caractérisé par des taux élevés de rechute et un manque d’options thérapeutiques ciblées. Les patientes qui en sont atteintes sont la plupart du temps traitées par chimiothérapie, mais présentent de hauts taux de rechute. L’équipe cherche à comprendre comment ces cellules tumorales s’adaptent et survivent dans un microenvironnement appauvri en nutriments et en oxygène, ainsi que les mécanismes qui leur permettent de résister aux chimiothérapies, afin de concevoir de nouvelles stratégies thérapeutiques plus efficaces.
« J’ai été touchée très jeune par des proches et des membres de ma famille, des femmes, qui ont eu un cancer du sein. À cette époque, le dépistage était plus limité et les options thérapeutiques moins efficaces. Voir leurs parcours et leurs luttes a éveillé en moi un désir de comprendre cette maladie et d’y contribuer concrètement. Je voulais faire une différence pour aider les femmes d’aujourd’hui et de demain à faire face à la maladie avec de meilleures chances de survie. »
Delphine Bouilly et Madline Sauvage : améliorer le suivi et le traitement du cancer du sein
La doctorante en biologie moléculaire Madline Sauvage et la professeure Delphine Bouilly, directrice de l’Unité de recherche de conception et application de nanobiocapteurs électroniques de l’IRIC, sont lauréates d’une bourse Pierre-Péladeau. Leur jeune pousse SensÈn s’est effectivement mérité le 2e Prix de 50 000 $ lors de la 27e édition du concours.
L’idée de SensÈn a germé pendant le projet de doctorat de Madline Sauvage dans le laboratoire de Delphine Bouilly. « Après sept ans de recherche, je me suis rendue compte qu’il y avait des besoins technologiques importants pour améliorer les outils de suivi de cancer du sein », mentionne l’étudiante. « En 2025, le cancer du sein reste la première cause de mortalité par cancer chez les femmes! J’ai donc voulu sortir la science du laboratoire pour avoir un impact direct et concret sur les patientes. »
Les chercheuses crieront « mission accomplie » lorsqu’elles auront développé un produit qui servira dans le milieu clinique. Leur objectif? Mettre au point des capteurs électriques miniatures permettant des suivis personnalisés du cancer du sein, informant les équipes médicales afin qu’elles interviennent au bon moment et adaptent plus facilement les traitements.