Claude Perreault et son équipe étudient les cellules qui régissent le fonctionnement du système immunitaire, que l’on appelle les « lymphocytes T », afin de comprendre et d’améliorer le fonctionnement du système immunitaire. Leurs recherches visent entre autres à créer un vaccin contre le cancer et prévenir le vieillissement du système immunitaire.
Thématique de recherche
L’importance médicale de l’immunologie est considérable puisque la discrimination du soi et du non-soi par les cellules immunitaires est une condition essentielle à la vie et est impliquée dans 90 % des maladies humaines létales. En effet, i) la reconnaissance du non-soi est essentielle à l’élimination des microbes et des cellules cancéreuses ; ii) les réponses immunitaires contre les antigènes du soi provoquent des maladies auto-immunes et contribuent aux maladies inflammatoires chroniques, au déclin neuronal lié à l’âge, à l’hypertension et à l’athérosclérose. Claude Perreault tente de découvrir pourquoi le thymus est le seul organe capable de supporter le développement des lymphocytes T et comment ces derniers apprennent, dans le thymus, à distinguer le soi du non-soi. Il cherche finalement à comprendre comment les lymphocytes T peuvent reconnaître des cellules cancéreuses et comment augmenter leur activité anti-tumorale.
Objectifs de recherche
1) Comprendre la biologie du thymus.
Le thymus est unique à au moins deux égards. Il vieillit plus rapidement que tous les autres organes et il est le seul organe capable de produire des lymphocytes T fonctionnels. Les travaux de l’équipe Perreault ont montré que le vieillissement précoce du thymus était dû à un stress protéotoxique intense. Ils ont de plus montré que la protéine KLF4 pourrait permettre de rajeunir le thymus. Pour mieux comprendre ce qui rend le thymus si particulier, les équipes Perreault et Thibault mènent actuellement des études de spectrométrie de masse sur les différentes populations de cellules épithéliales thymiques.
2) Développer un vaccin contre le cancer
Le cancer est causé par des anomalies génétiques et épigénétiques qui entrainent souvent la production de protéines anormales pouvant être détectées par les lymphocytes T. Cette reconnaissance par les lymphocytes T peut provoquer une réponse immunitaire menant au rejet des cellules cancéreuses. On sait d’ailleurs que plus une tumeur contient de lymphocytes T, plus le pronostic pour le patient est favorable.
Pour plusieurs types de cancers, des travaux exploratoires ont démontré qu’une régression des tumeurs pouvait être observée après l’injection d’un stimulant ‘’non-spécifique’’ (i.e., non dirigé contre une molécule en particulier). Si la régression est le plus souvent partielle, on note parfois une rémission complète. Cela nécessite que des molécules « étrangères », appelées « antigènes cancer-spécifiques » (ACS) puissent être d’abord reconnues par les cellules immunitaires (les lymphocytes T) qui par la suite éliminent les cellules cancéreuses.
Les travaux de recherche menés par le laboratoire du Dr Perreault et ses collaborateurs ont permis le développement d’une approche combinant génomique, bio-informatique et protéomique grâce à laquelle ils ont identifié le plus large répertoire d’ACS humains. Ces travaux ont également mis en évidence les facteurs clés pouvant influencer la capacité de ces antigènes à induire de fortes réponses anti-tumorales et ouvrent la voie au développement d’un vaccin contre divers cancers. Un premier vaccin contenant des ACS découverts par les équipes de Claude Perreault et Pierre Thibault sera testé chez l’humain en 2026.
Axes de recherche
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Immunologie et hématopoïèse