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L’IRIC célèbre la Journée internationale des femmes

Publié le 7 mars 2022

L’IRIC profite de la Journée internationale des droits des femmes pour reconnaître et souligner la contribution exceptionnelle de toutes ses scientifiques qui travaillent à faire la différence.

Dans la foulée de cette journée marquante, l’IRIC vous propose d’aller à la rencontre de deux femmes d’exception qui, chacune à leur manière, font la différence. Trang Hoang et Anne Marinier ont accepté de répondre à quelques questions pour partager leur vision et leur trajectoire scientifique.

 

Pourquoi avoir choisi le domaine des sciences ? Quelles sont vos motivations ?

Trang Hoang : La recherche scientifique est une passion animée par la curiosité et la passion de découvrir, de sortir des sentiers battus pour s’ouvrir à de nouveaux horizons et faire des découvertes. Je me souviens d’une séance de discussion avec un jeune étudiant à propos de ses expériences qui n’avaient pas donné les résultats attendus et qui auraient pu être considérés comme des résultats négatifs, nous amenant à tourner la page pour passer à d’autres questions. Dans ce cas-ci, nous étions confiants qu’il ne s’agissait pas d’une erreur expérimentale, mais d’un défi qui se posait à nous. Après notre session de remue-méninge, il a refait la même expérience mais avec d’autres perspectives, et au bout du chemin, ses résultats nous ont donné une première vision de ce qui a causé les mutations d’un oncogène dans la leucémie. C’est fascinant ! En plus, dans notre domaine, nous travaillons sur le cancer et désirons ouvrir de nouvelles portes qui pourront éventuellement se traduire en nouvelles options en clinique. Dans plusieurs cas à l’IRIC, il s’agit déjà d’avancées à portée thérapeutique !

Anne Marinier : D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours voulu et su que je serais chimiste. Au risque de paraître ennuyante ou ‘cliché’, j’imagine que c’est très certainement à cause de l’influence de mes parents. Mon père a obtenu son doctorat en chimie à l’Université de Montréal et a poursuivi des études postdoctorales à Cambridge, en Angleterre. Il a travaillé quelques années dans l’industrie pharmaceutique (dont les laboratoires que j’ai visités à l’âge de 7 ans m’avaient beaucoup impressionnée). Il s’est ensuite joint à l’équipe qui a créé l’Université du Québec à Rimouski : il a été doyen des études supérieures et de la recherche durant 13 ans avant de poursuivre sa carrière comme professeur de chimie.  La passion qu’il démontrait pour la science et la valorisation de cette profession par mes deux parents, et particulièrement ma mère, ont très certainement influencé mon choix d’embrasser cette carrière. Et tout ceci s’est évidemment cristallisé lorsque j’ai lu la biographie de Marie Curie, le modèle de beaucoup de femmes en sciences.

 

Quelle est votre plus grande réalisation depuis le début de votre carrière en science?

Trang Hoang : Dans une carrière de chercheur, il n’y a pas vraiment de grandes ou de petites réalisations, chacune contribuant à un plus grand édifice. Au-delà de notre propre spécialisation, le fait que nous ayons toutes et tous l’opportunité de contribuer à la triple mission de recherche innovante sur le cancer, de formation de la nouvelle génération et de valorisation de la recherche, c’est une grande réalisation que je partage ici avec tous mes collègues. Chaque personne y contribue à sa façon, et c’est ensemble que nous pouvons continuer à faire avancer nos connaissances sur le cancer et au bout du chemin, faire une différence en clinique.

Anne Marinier : La découverte de la molécule UM171, en collaboration avec le Dr Guy Sauvageau. Elle démontre la puissance de collaborations multidisciplinaires. Cette molécule, qui multiplie les cellules souches, a déjà permis de sauver plusieurs patients atteints de cancers du sang.  Cet accomplissement est clairement ce dont je suis la plus fière, la plus belle récompense de toute une carrière et c’est ce à quoi un chercheur en découvertes de médicaments aspire. Lorsqu’une patiente traitée avec un greffon UM171 m’a prise dans ses bras et m’a dit qu’elle me considérait comme sa deuxième mère puisqu’elle était revenue à la vie, je ne vous cache pas que les larmes me sont venues aux yeux. La découverte de UM171 est aussi un convaincant exemple de ce que l’Unité de Découvertes du Médicament, que j’ai mise en place il y a quelques années avec Michel Bouvier (un autre accomplissement  dont je suis aussi très fière) peut offrir en termes de développement du médicament mais aussi comme contribution à la recherche fondamentale. Cette molécule UM171, qui est maintenant à la base de la création de deux compagnies, est aussi un outil puissant qui a été ré-utilisé en recherche académique et a permis à Guy Sauvageau et son équipe de découvrir les mécanismes biologiques à la base du vieillissement des cellules souches et de probablement d’autres types de cellules.

 

Que souhaiteriez-vous dire à la relève scientifique et notamment aux jeunes femmes qui souhaiteraient faire carrière en science ?

Trang Hoang : Avoir à définir son propre chemin pourrait sembler intimidant. Au contraire, cela nous donne beaucoup de liberté et une opportunité d’être créative. Apprendre à faire confiance à son propre jugement et garder le cap sur ce qui est important. La recherche scientifique fait avancer la société : nous l’avons vu à maintes reprises au cours de la pandémie. C’est grâce à des décennies de recherche que nous avons pu si rapidement obtenir des vaccins qui commencent à nous délivrer de la Covid-19.  Dans un contexte de recherche interdisciplinaire, nous avons besoin de tous les talents, inclusivement, pour avancer ensemble.  Continuons à promouvoir la recherche scientifique innovante et la culture scientifique.

Anne Marinier : Je leur dirais qu’une carrière en science peut apporter épanouissement, excitation, valorisation et n’est absolument pas ennuyante! J’ai travaillé dans l’industrie pharmaceutique, puis en milieu académique. J’ai développé des compétences en propriété intellectuelle, en développement des affaires, en gestion etc…  Comme mon père me le mentionnait il y a bien des années, une carrière en sciences peut ouvrir bien des portes et conduire à bien des débouchés, en autant que l’on soit prêt à travailler, à oser, à foncer et à se faire confiance.

L’IRIC profite également de l’occasion pour souligner que le 8 mars, à 12h, la Faculté de médecine de l’Université de Montréal a organisé un événement pour mettre en lumière le parcours inspirant de Trang Hoang, chercheuse principale à l’institut et directrice de l’Unité de recherche en hématopoïèse et leucémie et professeure titulaire du département de pharmacologie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Elle a discuté de l’importance du mentorat en milieu académique et a répondu aux questions liées à son parcours et sa carrière.