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Un jeune chercheur qui a le vent dans les voiles

Publié le 24 October 2022

David Knapp, directeur de l’Unité de recherche en ingénierie cellulaire de l’IRIC et professeur adjoint au Département de pathologie et biologie cellulaire de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, cumule les bons coups, deux ans seulement après l’établissement de son groupe de recherche. Faisant partie des plus récents récipiendaires du concours annuel de subventions de la Société de recherche sur le cancer, David Knapp et son équipe ont également collaboré à deux études publiées cet été. Retour sur ces accomplissements.

 

Une subvention qui fait la différence

La Société de recherche sur le cancer soutient les projets de recherche sur le cancer les plus prometteurs au Canada par l’entremise de subventions de 120 000$ pour deux ans. L’équipe de David Knapp a obtenu l’une de ces subventions lors de la plus récente édition du concours pour son projet « Modélisation de la progression de l’hématopoïèse clonale vers la leucémie ».

« Ce financement est un soutien essentiel pour un nouveau groupe comme le mien », souligne David Knapp. « Il nous permettra de continuer à soutenir nos projets portant sur l’hématopoïèse, qui, autrement, n’avaient pas de financement continu. »

L’hématopoïèse est le processus par lequel les cellules souches hématopoïétiques produisent les différents types de cellules sanguines. Des mutations peuvent rendre ce processus défectueux et mener au développement de pathologies. Les leucémies sont notamment dues à une surproduction de cellules sanguines immatures, qui envahissent le système sanguin au détriment des cellules sanguines normales.

Le laboratoire Knapp a optimisé une stratégie hautement précise d’ingénierie du génome qu’il utilise pour introduire différentes combinaisons de mutations dans des cellules de sang de cordon humaines. Ces mutations sont associées à l’hématopoïèse clonale, un phénomène qui contribue à la formation de sous-populations génétiquement distinctes de cellules sanguines. L’équipe mesure ensuite de quelle façon ces combinaisons de mutations affectent, ou non, les propriétés des cellules. Les résultats permettront d’identifier quelles mutations collaborent pour favoriser le développement de la leucémie, et lesquelles se neutralisent. Ces informations pourront être exploitées pour développer de nouvelles thérapies ciblées.

« Cette subvention donnera également les ressources nécessaires à mon étudiante Fanny-Meï Cloarec-Ung, extrêmement talentueuse, pour s’épanouir et faire les recherches de pointe passionnantes dont elle est capable », ajoute le chercheur.

 

Mieux comprendre la compétition clonale dans un contexte métastatique

Le laboratoire de David Knapp a par ailleurs co-signé une étude récente, publiée dans le journal NAR Cancer, en collaboration avec l’équipe de Nagarajan Kannan du Mayo Clinic. Le groupe s’est intéressé au processus métastatique, notamment aux capacités d’invasion et de prolifération des cellules cancéreuses, qui peuvent différer entre les différentes cellules d’une même tumeur. Pour ce faire, l’équipe a utilisé la technologie émergente du codage à barres moléculaire pour marquer de façon unique et distinctive le génome de cellules individuelles. Ces codes-barres permettent de suivre et mesurer précisément les cellules marquées. L’utilisation de cet outil a permis d’identifier deux voies distinctes de propagation métastatique de cellules ovariennes cancéreuses. La distribution tissulaire finale de ces cellules varie selon la voie métastatique empruntée, et peut être prédite selon la localisation initiale de la tumeur.

En clinique, ces nouveaux outils pourraient faciliter la prédiction de la dissémination métastatique. Ils seront par ailleurs précieux afin de mieux comprendre le comportement des différentes cellules d’une tumeur dans l’initiation du processus métastatique.

 

Un nouveau protocole pour générer des lymphocytes T matures et fonctionnels

Fruit d’une seconde collaboration de l’équipe Knapp, impliquant notamment l’étudiante au doctorat Myriam Iliana Ibanez Rios, une étude menée par le groupe de Peter Zandstra de l’University of British Columbia a été publiée dans le journal Science Advances an août dernier. Les travaux réalisés ont permis de caractériser et d’optimiser une technique inédite de génération de lymphocytes T à partir de cellules souches pluripotentes humaines. Les paramètres expérimentaux fixés s’inspirent du développement normal pour guider la différenciation des cellules souches en lymphocytes T pleinement matures et fonctionnels.

Le protocole élaboré permet d’utiliser les cellules souches comme source renouvelable, génétiquement manipulable et prête à l’emploi de lymphocytes T, qui sont d’une efficacité considérable pour différentes immunothérapies. À ce jour, se procurer des lymphocytes T auprès de donneurs et donneuses est une méthode coûteuse et d’efficacité variable. Les résultats obtenus, en plus de fournir un modèle utile pour étudier le développement humain, a le potentiel de faciliter le développement d’outils thérapeutiques.