Nouvelles
Rencontrez Carino Gurjao, nouveau chercheur à l’IRIC
Publié le 3 mars 2025
L’IRIC est fier de souligner l’arrivée de Carino Gurjao comme nouveau chercheur principal à l’Unité de recherche en médecine génomique et intégrative.
Le professeur Gurjao a accepté avec générosité de répondre à quelques questions :
Qu’est-ce qui vous a mené à faire de la recherche? Et plus spécifiquement, de la recherche en cancérologie?
Carino Gurjao (C. G.) : Les cellules cancéreuses sont, à l’origine, des cellules humaines saines, ce qui les rend bien plus complexes à éliminer qu’un virus ou une bactérie, fondamentalement étrangers au corps humain. Cette complexité m’a immédiatement fasciné la première fois que j’en ai entendu parler, au point d’y repenser même en dehors des cours! Je n’ai pas grandi dans un environnement académique — il n’y a pas d’universitaires dans ma famille — et ce n’est que bien plus tard, à l’université, que j’ai découvert la recherche académique. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que réfléchir au cancer pouvait être un métier à part entière.
Comment en êtes-vous venu à vous spécialiser en analyses omiques?
(C. G.) : Le cancer peut être vu comme une maladie du génome : une ou plusieurs mutations peuvent survenir dans une cellule, la prédisposant à proliférer de manière anormale. Comme l’ADN peut être étudié non seulement en tant que molécule, mais aussi comme une séquence de lettres ou un polymère physique, l’étude du génome du cancer se situe au carrefour de multiples disciplines. C’était parfait pour moi : je n’avais pas à choisir entre les mathématiques, l’informatique, la physique ou la biologie ! Je pouvais aborder la question sous différents angles, en fonction du problème étudié et de mes intérêts. De plus, les avancées technologiques récentes ont créé un environnement particulièrement propice à la recherche en omique : le séquençage de l’ADN est devenu beaucoup plus abordable, et d’énormes quantités de données sont désormais accessibles. Cela ouvre des perspectives passionnantes pour mieux comprendre le cancer.
Quels seront les principaux thèmes de recherche de votre laboratoire à l’IRIC?
(C. G.) : Mon laboratoire se concentrera sur deux grands axes autour de l’ADN. D’une part, je m’intéresse à la prévention de précision, c’est-à-dire à l’utilisation de l’ADN pour mieux comprendre l’origine des tumeurs. Par exemple, les rayons UV, le tabagisme ou encore l’alimentation laissent des empreintes distinctes sur l’ADN. En analysant ces empreintes, on peut non seulement identifier les causes du cancer, mais aussi mieux prédire quelles personnes sont à risque. D’autre part, mon équipe travaillera aussi sur les traitements de précision, qui visent à adapter les traitements en fonction du profil génétique de chaque patient ou patiente. Plutôt que d’administrer un médicament selon le type de maladie, on peut le personnaliser selon les caractéristiques génétiques du cancer et de la personne touchée. Cela permet d’optimiser l’efficacité des traitements et de réduire les incertitudes thérapeutiques.
Votre plus grand souhait pour les prochaines années?
(C. G.) : J’aimerais approfondir mon rôle de mentor ! J’ai eu la chance d’avoir d’excellents mentors au début de ma carrière, qui m’ont énormément aidé à m’épanouir professionnellement sans jamais me forcer vers une voie académique. Aujourd’hui, j’aimerais à mon tour pouvoir rendre la pareille à mes futurs étudiants.